mardi 12 avril 2011

histogenèse de l’organe dentaire

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l’organe dentaire



Comme tous les organes, les dents se forment à partir d’ébauches embryonnaires. L’histogenèse dentaire proprement dite ou odontogenèse regroupe des phénomènes de mise en place cellulaire et tissulaire.
Elle est précédée par des stades d’initiation au cours desquels on observe successivement:
1/ des migrations cellulaires dans le territoire présomptif des futures arcades dentaires
2/ des stades de multiplication cellulaires
3/ des regroupements épithelio-mésenchymateux qui aboutiront à l’individualisation de chacun des futurs germes dentaires.
Embryogenèse bucco-faciale
Chez l’embryon humain, dès le 22ème j. de la V.I.U, le tube nerveux se ferme lentement en direction caudale et céphalique où il présente à partir du 24ème j. des dilatations appelées « vésicules primaires » : le rhombencéphale, le mésencéphale et le prosencéphale ; ce dernier communique jusqu’au 27ème j. avec la cavité amniotique par le neuropore antérieur. (Schémas 1 et 2).
2.1. Bourgeon frontal et stomodeum :
Au 24ème j, l’extrémité céphalique de l’embryon présente un énorme bourgeon frontal sous lequel se situe une large béance : « stomodeum ou bouche primitive ».cette dépression est doublée en profondeur par la membrane pharyngienne.
Au 25ème j, dans les territoires latéraux de la région céphalique se développent à partir d’amas de mésenchyme les 2 premiers arcs branchiaux, les bourgeons maxillaires et mandibulaires constituant le 1er arc.
Au 27ème j, le neuropore antérieur se ferme, la membrane pharyngienne tend à disparaître laissant communiquer la bouche primitive avec le tube digestif antérieur.
- Le stomodeum est limité latéralement par les 2 bourgeons maxillaires et ventralement par les 2 bourgeons mandibulaires. (Schémas 2 et 3).
- les bourgeons maxillaires restent longtemps disjoints, les bourgeons mandibulaires confluent en s’accroissant médialement.
- l’arc mandibulaire constitue ainsi le plancher de la bouche primitive sur lequel prendra naissance la langue.
2.2. Placodes sensorielles :
Vers la fin de la 4ème semaine (27 j), de chaque côté du bourgeon frontal apparaissent dorsalement « les placodes optiques (cristaliniennes) »
Les placodes otiques se constituent aux 2 extrémités du 1er sillon branchial séparant le 1er et le 2ème arc.
Les placodes olfactives se forment un peu plus tard (28 j) (schémas 3).
2.3. Bourgeons maxillaires et mandibulaires :
Entourant le stomodeum, les 5 bourgeons faciaux (1 bourgeon frontal, 2 bourgeons maxillaires et 2 bourgeons mandibulaires) constituent des centres de croissance. (Schéma 3)
En augmentant de volume, ils effacent progressivement les sillons qui les séparent.
Ils préciseront en surface les traits de la face, en profondeur ils mettront en place la musculature peaucière et masticatrice, son support squelettique et permettront l’installation du système dentaire.
2.4. Tissus en présence responsables de l’histogenèse dentaire :
Vers la 5ème semaine de la V.I.U, la cavité buccale est tapissée par un épithélium de recouvrement qui surmonte le mésenchyme ou tissu conjonctif embryonnaire.(Schéma 4).
L’épithélium : c’est un épithélium bistratifié constitué de :
* une assise basale ou germinative ; siège des mitoses et source de renouvellement cellulaire,
* une assise superficielle.
Les cellules de l’assise germinative sont :
- de forme cuboïde,
- le noyau est en position centrale,
- le cytoplasme est riche en glycogène et contient de nombreux ribosomes libres,
- les organites sont abondants et bien développés.
Les cellules de l’assise superficielle sont :
- plus aplaties ;
- l’équipement cytoplasmique est moins abondant que celui des cellules basales.
Toutes les cellules de l’épithélium sont reliées entre elles par différents types de liaisons intercellulaires avec des espaces intercellulaires étroits.
Le mésenchyme : constitué de cellules séparées les unes des autres par la substance fondamentale.
* les cellules mésenchymateuses : sont des cellules indifférenciées, polymorphes, à noyau arrondi ou ovoïde, central, organites intracytoplasmiques abondants et bien développés.
* la substance fondamentale : gel glycoprotéinique. On y observe la présence de fines fibrilles de collagène.
* les axes vasculaires : se mettent en place au sein du mésenchyme au fur et à mesure du développement embryonnaire.
La lame basale : sépare l’épithélium du mésenchyme, elle assure la jonction épithélio-mésenchymateuse et contrôle les échanges inter tissulaires.
Elle est composée de collagène de type IV, glycoprotéines et protéoglycanes.
Les cellules épithéliales s’appuient sur la lame basale par des hémidesmosomes.
2.5. Formation du mésenchyme odontogène :
Vers la 5ème-6ème semaine de la V.I.U, on observe des migrations cellulaires depuis l’ectomésenchyme des crêtes neurales du truijumau qui vont se regrouper dans la région présomptive des futures arcades dentaires.
En raison des nombreuses mitoses, la zone présomptive de l’odontogenèse va présenter une densité cellulaire plus importante que celle des dents voisines, cette condensation cellulaire porte le nom du « mésenchyme odontogène ».
Ce mésenchyme aura un rôle inducteur pendant les stades initiaux du développement des germes dentaires.


Morphogenèse primaire des lames dentaires
La réponse épithéliale à l’induction du mésenchyme sous-jacent se manifeste par une augmentation du nombre de multiplications cellulaires à ce niveau.
Au 28ème j de la V.I.U, et sur la face inférieure des bourgeons maxillaires et sur les versants linguaux des bourgeons mandibulaires on assiste à des épaississements épithéliaux qui se poursuivent après sur la face inférieure du palais primaire.
Au 37ème j, on a confluence de ces épaississements avec ceux du futur maxillaire, ceux de l‘arc mandibulaire se rejoignant ensuite.
- Donc au niveau des 2 arcades, un épaississement épithélial continu est visible à ce stade, c’est ce qu’on appelle « le mur saillant ». C’est un stade transitoire. (Schéma 5.a)
- rapidement, l’assise germinative de l’épithélium s’invagine dans le mésenchyme. On parle alors de « mur plongeant ». (Schéma 5.b).
- la poursuite des multiplications cellulaires conduit à la formation de « la lame dentaire primitive ». (Schéma 5.c).
- La forme générale de cette lame est celle d’un fer à cheval, cette forme évoluera ensuite vers la forme de la future arcade dentaire.
- la lame dentaire va se subdiviser en 2 expansions :
une expansion externe ou « lame vestibulaire »
une expansion interne, face à chacune des papilles mésenchymateuses ou « lame dentaire proprement dite ». (Schéma 5.d).
** évolution de la lame vestibulaire :
Elle va se creuser par suite de la cytolyse des cellules centrales. On aboutit ainsi à la formation d’un « sillon » ou « vestibule » qui sépare les futures gencives des lèvres et des joues.
** évolution de la lame dentaire :
Face aux papilles mésenchymateuses issues du mésenchyme odontogène, la lame dentaire proprement dite se trouve en position palatine au maxillaire et linguale à la mandibule par rapport à la lame vestibulaire.
5 ensembles épithélio-mésenchymateux par hémi-arcade vont se constituer ; ils correspondent aux germes dentaires des dents temporaires.


Morphogenèse coronaire définitive du germe dentaire
La morphogenèse primaire du germe dentaire regroupe des stades successifs:
4.1. Stade du bourgeon: stade de chape :
Le germe dentaire est constitué par une masse de cellules épithéliales en multiplication et revêtu d’une membrane basale.
Cette masse épithéliale va donner naissance à l’organe de l’émail. Elle est entourée par une concentration de cellules qui sera à l’origine de la papille dentaire et du sac folliculaire.
4.2. Stade de la cupule: stade du capuchon :
Rapidement, le bourgeon prend la forme d’une cupule renversée. A ce stade, s’amorcent un certain nombre de phénomènes au cours desquels vont se mettre en place les précurseurs des différents tissus dentaires et péridentaires.
On distingue alors :
** au niveau de l’ensemble épithélial :
· dans un 1er temps, on observe des groupements de cellules au centre de l’épithélium ; c’est « le cordon de l’émail ».
· à la base de l’extrémité épithéliale, on note un groupement analogue : c’est « le nœud de l’émail ».
· cordon et nœud de l’émail sont des formations transitoires. (Schéma 8).
· peu à peu, différentes assises cellulaires vont se mettre en place. On distingue de l’extérieur vers l’intérieur :
L’épithélium adamantin externe (E.A.E),
Le réticulum étoilé,
L’épithélium adamantin interne (E.A.I).
· L’ensemble de ces différentes assises cellulaires porte le nom d’ « organe de l’émail »
· L’épithélium adamantin interne et externe sont en continuité formant « la zone de réflexion ».
** au niveau de la papille mésenchymateuse :
On note dès ce stade l’apparition d’axes vasculaires papillaires.
** autour de l’ensemble formé par la papille mésenchymateuse et l’organe de l’émail :
Les fibroblastes du mésenchyme péridentaire se regroupent concentriquement au germe dentaire, c’est l’amorce du « sac folliculaire » qui va progressivement entourer complètement le germe sauf à la base de la papille mésenchymateuse.
* Au niveau de la lame dentaire proprement dite:
Et en position linguale ou palatine par rapport aux germes des dents temporaires vont se développer les précurseurs des germes dentaires des dents permanentes. (Schéma 9).
* A l’extrémité distale de la lame dentaire:
Les multiplications cellulaires se poursuivent. On assistera au développement successif des germes de la 1ère, de la 2ème et de la 3ème molaires permanentes. (Schéma 10).


Morphogenèse coronaire définitive du germe dentaire
Elle débute au stade de la cloche dentaire où des différentiations morphologiques peuvent alors être reconnues entre les germes.
5.1. Stade de la cloche : (Schéma 11)
à ce stade, le germe dentaire est constitué de :
L’organe de l’émail : issu de l’extrémité de la lame dentaire, précurseur de l’émail ;
La papille mésenchymateuse : issue de la fragmentation du mésenchyme odontogène, précurseur de la dentine et la pulpe ;
Le sac folliculaire : issu du mésenchyme péridentaire qui entoure l’organe de l’émail et la papille mésenchymateuse, précurseur du cément, du desmodonte et de l’os alvéolaire.
* L’organe de l’émail :
L’ensemble des couches précédemment décrites de l’organe de l’émail poursuit son évolution et s’enrichit d’un 4ème élément ; « le stratum intermedium ».de ce fait, on va distinguer de l’extérieur vers l’intérieur :
L’épithélium adamantin externe (E.A.E),
Le réticulum étoilé,
Le stratum intermedium,
L’épithélium adamantin interne (E.A.I).
· l’organe de l’émail restera relié à l’épithélium buccal par l’intermédiaire de la lame dentaire pendant tout le stade de la cloche.
· ultérieurement, la lame dentaire va progressivement involuer ; elle se fragmente et finit par disparaître, seuls quelques ilôts épithéliaux pourront subsister, ce sont « les perles de Serres ». (Schéma 12).
L’épithélium adamantin externe :
· constitué d’une assise de cellules cuboïdes ou même aplaties ayant une disposition régulière ;
· des invaginations capillaires profondes dépriment sa surface témoignant d’échanges métaboliques actifs avec l’organe de l’émail.
Le réticulum étoilé :
· Occupe la partie centrale de l’organe de l’émail. Il est fait de cellules étirées, séparées par une substance intercellulaire et reliées entre elles par des prolongements effilés.
· Son contenu est mucoïde avec un aspect homogène et gélatineux d’où le nom de « gelée d’émail »
Le stratum intermedium :
Constitué de 5-6 assises cellulaires contiguës. Les cellules ont une forme très aplatie.
L’épithélium adamantin interne :
· Les cellules ont une structure analogue à celle de l’E.A.E mais leur forme est légèrement plus allongée.
· il est séparé de la papille mésenchymateuse par la membrane basale.
La zone de réflexion :
· C’est la zone de jonction entre l’E.A.E et l’ E.A.I. c’est une zone d’intense activité mitotique qui se poursuit au-delà de l’amélogenèse et à partir de laquelle s’effectue la croissance de l’organe de l’émail.
· On assiste alors à une prolifération épithéliale sous forme d’une double assise cellulaire qui s’interpose entre la papille mésenchymateuse et le sac folliculaire qui sera déterminant au cours de l’édification radiculaire.
* La papille mésenchymateuse :
· Les cellules de la papille sont des fibroblastes à intense activité cellulaire (élaboration de la substance fondamentale et du collagène);
· La papille est précocement vascularisée (stade de cupule), un réseau vasculaire dense occupe tout le mésenchyme papillaire ;
· Progressivement, on observe dans la papille la formation de 2 zones distinctes :
è Une zone centrale : qui va conserver son aspect structural de tissu conjonctif à prédominance cellulaire et formera la pulpe,
è Une zone périphérique : sous-jacente à l’ E.A.I dont elle est séparée par une lame basale. Les fibres présentes portent le nom de « fibre de Von Kroff ».
C’est au niveau de cette zone périphérique que se produit la dentinogénèse.
* Le sac folliculaire : Le sac dentaire :
· apparait dès le stade de la cupule ;
· au stade de la cloche, il entoure nettement le mésenchyme papillaire et l’organe de l’émail laissant passer à sa partie supérieure la lame dentaire et à sa partie inférieure les axes vasculaires et nerveux ;
· il est constitué par un feutrage dense en collagène avec de nombreux vaisseaux ;
· dans un 1er temps, le sac folliculaire va avoir pour rôle :
1. de protéger le germe dentaire au cours des étapes ultérieures de son développement,
2. d’assurer la nutrition à l’organe de l’émail grâce à sa vascularisation,
3. ultérieurement, au court de l’édification radiculaire, le sac folliculaire va aboutir à la mise en place des tissus de soutien de la dent : cément, os alvéolaire et desmodonte.
5.2. Édification coronaire :
5.2.1. Formation de l’émail ou amélogenèse :
· chez l’homme, l’élaboration de l’émail ou amélogenèse est limitée dans le temps. L’émail est totalement élaboré bien avant l’éruption de la dent dans la cavité buccale ;
· l’amélogenèse débute à partir du stade de la cloche, au centre de l’E.A.I, au niveau des futurs bords incisifs ou des futures cornes cuspidiennes et progresse latéralement en direction des zones de réflexion (futur collet de la dent). (Schéma 13.a).
· les cellules de l’E.A.I ou préaméloblastes sont d’abord non sécrétoires. Sous l’effet inducteur odontoblastique (prédentine puis dentine) l’améloblaste devient ensuite sécréteur et présente un prolongement cytoplasmique de son corps cellulaire allant au contact de la prédentine : c’est « les fibres de Tomes ». (Schéma 13.b et c).
· l’édification de l’émail s’effectue en 2 temps :
è 1er temps : c’est la phase sécrétoire de l’améloblaste :
Il élabore la trame organique qui va servir de support à la masse minérale. Cette trame organique constitue « la matrice de l’émail » qui est faite d’une fraction protéique et d’une fraction glyco-polysaccharidique.
è 2ème temps : minéralisation de la matrice de l’émail :
Par la mise en place de cristaux d’hydroxyapatites apportés par la vascularisation.
· les améloblastes vont reculer en direction centrifuge, fuyant le dépôt d’émail. à la fin de l’amélogénèse, ils se transforment en cellules squameuses et secrètent une mince couche protéinique appelée « cuticule dentaire ou cuticule de Nasmyth » ; elle est interposée entre la surface de l’émail et les améloblastes réduits.
· la sécrétion de l’émail se fait de manière rythmique (discontinue) laissant apparaître des stries appelées « stries de Retzius ».
5.2.2. Formation de la dentine ou dentinogenèse :
· La dentinogénèse représente l’ensemble des phénomènes qui aboutissent à la minéralisation progressive de la zone externe de la papille mésenchymateuse.
· une fois la dentine formée, la partie centrale de la papille qui reste non minéralisée prendra le nom de la pulpe.
· contrairement à l’amélogenèse, la dentinogenèse se produit tant que la dent conserve sa vitalité.
Ainsi, toute dent vivante comporte une zone dentinogénétique entre la dentine minéralisée et la pulpe.
Le complexe pulpo-dentinaire est constitué donc de l’extérieur vers l’intérieur de :
* la dentine,
* la zone dentinogénétique,
* la pulpe.
· L’histodifférenciation de la papille est sous la dépendance directe de l’E.A.I. de l’organe de l’émail (Schéma 15) : les cellules situées à la périphérie de la papille mésenchymateuse, face à l’E.A.I. orientent soudain leur axe cytoplasmique à la perpendiculaire de la lame basale, et s’alignent grossièrement dans le prolongement des corps cellulaires épithéliaux.
Une couche irrégulière de préadamantoblastes s’installe d’abord à l’extrémité des futures pointes cuspidiennes, puis gagne de proche en proche la quasi-totalité de la surface papillaire.
Progressivement, ces cellules s’ordonnent en assise régulière pendant que leur cytoplasme s’allonge et que leur noyau migre au pole basal.
· la dentine se forme en 2 étapes :
è 1ère étape : sécrétion de prédentine :
Par les odontoblastes par exocytose,
è 2ème étape : transformation de la prédentine en dentine :
Par minéralisation et dépôt d’hydroxyapatites : l’assise odontoblastique recule en direction centripète, repoussée par la couche dentinaire qui s’épaissit, mais chaque cellule laisse enfouie dans la substance matricielle une expansion cytoplasmique effilée.
Les prolongements cellulaires ou fibres de Tomes confèrent au tissu dentinaire son aspect caractéristique en passoire et sont à l’origine de la formation de la dentine péritubulaire.
· la formation de la dentine se fait, comme l’émail, de façon discontinue, on assiste alors à ce qu’on appelle « contour d’Owen ».
5.2.3. Formation des cuspides :
Les différences de morphogenèse des dents se manifestent au niveau des couronnes.
La morphologie occlusale commence à s’établir permettant ainsi de reconnaître les incisives, les canines et les molaires temporaires. (Schéma 16.a).
L’activité mitotique cesse d’abord au niveau des futures cuspides et les cellules de l’E.A.I évoluent progressivement en en préadamentoblastes (Schéma 16.b).
En face d’eux, les odontoblastes se différencient rapidement et, devenant fonctionnels, déposent un 1er capuchon de dentine.
La forme définitive est alors établie avec ce dépôt des 1ères couches minérales.
Dans l’assise épithéliale interne, la multiplication cellulaire continue cependant sur les versants cuspidiens, approfondissant ainsi les sillons intercuspidiens. (Schéma 16.c).
5.3. Édification radiculaire ou rhizagenèse : L’édification radiculaire comprend :
L’édification de la dentine radiculaire ;
La mise en place, à partir du sac folliculaire, des tissus péridentaires ou tissus parodontaux qui forment l’ancrage de la dent : cément, os alvéolaire et desmodonte (Schéma 17).
L’édification radiculaire est conditionnée par la présence de la gaine de Hertwig Von Brünn :
Les cellules de la zone interne juxtadentinaire vont se différencier en cémentoblastes donnant naissance au cément ;
Les cellules de la zone externe du sac folliculaire se transformeront en ostéoblastes donnant naissance à l’os alvéolaire ;
la zone intermédiaire constituera le desmodonte par insertion progressive des fibres collagéniques du sac folliculaire dans le cément d’une part et dans l’os alvéolaire d’autre part.
À partir du moment où les dimensions générales de la couronne sont acquise et que les couches d’émail et de dentine ont atteint une épaisseur suffisante, une nouvelle poussée épithéliale, originaire de la zone de réflexion, donne brusquement le départ de l’organogenèse radiculaire.
5.3.1. Formation et structure de la gaine de Hertwig Von Brünn :
A la fin de l’amélogenèse, les mitoses se poursuivent au niveau de la zone de réflexion, de telle sorte que les cellules épithéliales vont proliférer autour de la papille.
Cette prolifération va se faire sous forme d’une double assise cellulaire :
C’est la gaine de Hertwig Von Brünn
Une assise externe : issue de l’E.A.E
Une assise interne : issue de l’E.A.I
· les 2 assises épithéliales de la gaine de Hertwig sont accolées sans interposition de réticulum étoilé ni de stratum intermedium.
· les cellules de la couche externe sont légèrement aplaties, tandis que celle de l’assise interne ont une forme cuboïde. (Schéma 18.a).
· à la base de la papille mésenchymateuse, la gaine de Hertwig se replie horizontalement pour former «  le diaphragme épithélial », se dernier s’allonge jusqu’à la fermeture de l’apex (Schéma 18.b).
· la gaine de Hertwig va séparer 2 territoires :
le territoire pulpo-dentinaire : à l’intérieur,
le territoire parodontal : à l’extérieur.
· les cellules épithéliales de l’assise interne ne se différencient pas en améloblastes mais induisent la différentiation des fibroblastes périphériques de la papille mésenchymateuse en odontoblastes fonctionnels, entraînant la formation de la dentine radiculaire.
5.3.2. Formation de la dentine radiculaire :
La dentine radiculaire se forme au fur et à mesure que la gaine de Hertwig s’accroît en direction apicale et induit progressivement la différentiation des odontoblastes.
.
· L’odontoblaste devient fonctionnel, il secrète les précurseurs matriciels de la dentine.
· la prédentine nouvellement déposée s’agrège à la dentine coronaire et il n’existe pas de discontinuité ni de différence d’aspect entre les 2 tissus ; seule la limite du dépôt de l’émail au collet permet la démarcation entre dentine coronaire et radiculaire à ce stade.
· l’apposition de la dentine se fait en direction centripète.
· le processus de dentinogenèse se poursuit en direction apicale sous l’induction du diaphragme épithélial et ce jusqu’à l’aboutissement à l’édification radiculaire.
· la fermeture des apex se produit environ 1 an après l’éruption de la dent.
Cas des dents pluri-radiculées :
On observe des expansions de l’assise interne de la gaine de Hertwig en direction de la zone centrale de la papille mésenchymateuse.
Il en résulte l’induction de la différentiation d’odontoblastes face aux cellules épithéliales de cette assise interne et par conséquence la formation de 2 ou plusieurs tubes radiculaires. (Schéma 20).
Remarque:
Il arrive particulièrement dans le tiers apical des racines que la gaine de Hertwig présente des défauts de développement.
Face à ces défauts, les fibroblastes papillaires ne se différencient pas en odontoblastes. Il en résulte une absence localisée de la dentinogenèse et la formation d’un canal radiculaire latéral qui va donner naissance à des communications pulpo-parodontales.
5.3.3. Formation du cément ou cémentogenèse :
La cémentogenèse débute quand la formation de la couronne est achevée.
Elle se produit à la périphérie de la dentine radiculaire et débute dans la zone cervicale puis se poursuit en direction apicale jusqu’à l’apex de la dent.
La formation du cément se fait après dislocation de la gaine de Hertwig qui est envahie par la couche vasculaire du tissu conjonctif. (Schéma 22).
Cette dislocation va donner des restes épithéliaux appelés « débrits épithéliaux de Malassez » et va permettre le contact de la dentine radiculaire avec le tissu conjonctif entraînant la formation du cément qui s’effectue en 3 stades :
v 1er stade : différentiation des fibroblastes en cémentoblastes :
· Les fibroblastes se disposent parallèlement au mur dentinaire, puis le volume cellulaire augmente de telle sorte que les cellules prennent une forme arrondie.
· Le noyau devient excentré et les organites responsables de la synthèse protéinique (ergastoplasme, appareil de Golgi, mitochondries) se regroupent entre le noyau et le bord cellulaire opposé (futur pole sécréteur).
v 2ème stade : sécrétion de la matrice cémentoide :
· Le pole sécréteur des cémentoblastes se trouve face à la paroi dentinaire. Il présente un certain nombre de replis et de villosités.
· Les cémentoblastes élaborent les 1ers éléments de la matrice organique précémentaire composée de substance fondamentale et de fines fibrilles de collagène.
v 3ème stade : minéralisation de la matrice cémentoide :
· la 1ère couche de précement composée se minéralise alors que les cémentoblastes reculent et commencent à élaborer une nouvelle couche de matrice organique minéralisée par les cristaux d’hydroxyapatites.
· une fois le cément acellulaire déposé, commence l’élaboration du cément cellulaire, sa minéralisation se fait par foyers qui finissent par confluer et former des lamelles.
· le cément va s’apposer par couches successives parallèles entre elles et parallèles au grand axe radiculaire.
5.3.4. Formation de l’os alvéolaire ou ostéogenèse :
L’os alvéolaire se forme au dépend de la partie externe du sac folliculaire, sa formation débute au niveau cervical et se poursuit en direction apicale. (Schéma 23).
· les cellules (fibroblastes) se différentient en ostéoblastes qui vont sécréter une matrice organique de l’os alvéolaire riche en collagène.
· Cette trame organique va subir une maturation et une minéralisation aboutissant à la formation d’un os embryonnaire.
· le remaniement de cet os va aboutir progressivement à la formation d’un tissu osseux mature, caractérisé par une structure lamellaire.
· à la fin de l’édification, l’os alvéolaire fera sa jonction avec les bases osseuses des maxillaires.
5.3.5. Formation du desmodonte :
Le desmodonte se forme à partir de la zone centrale du sac folliculaire où les fibres vont se réorienter et leurs extrémités vont se trouver incorporées au cément d’une part et à l’os alvéolaire d’autre part ; ce sont les fibres de Sharpey.
- les fibres desmodontales acquièrent leur orientation fonctionnelle après l’éruption de la dent.
- la dernière partie du desmodonte à se former est la portion apicale ; tant que l’édification radiculaire n’est pas achevée, on observe à la base des racines en voie de formation des fibres horizontales insérées dans l’os de part et d’autre de la dent, cette zone provisoire porte le nom de « ligament hamac ». (Schéma 24).
5.3.6. Formation de l’attache épithéliale :
On décrit l’attache épithéliale primaire et secondaire :
è Avant l’éruption de la dent :
La surface de l’émail est recouverte par l’épithélium adamantin réduit (E.A.R).
L’ensemble est formé par : la lame basale externe,
l’épithélium adamantin réduit,
la lame basale interne,
les hémidesmosomes.
è Après l’éruption de la dent :
On aura l’effraction des cellules de l’épithélium buccal qui vont se glisser le long de la surface de l’E.A.R en direction apicale. (Schéma 25).


Conclusion
L’embryogenèse est un phénomène biologique qui s’inscrit dans un contexte général, et qui ne peut pas en être séparée, grâce auquel il va y avoir formation des différents tissus suivit d’une morphogenèse permettant l’obtention d’un organe nettement différencié.

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