mardi 12 avril 2011

les Antiseptiques en parodontologie

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L’élimination mécanique de la plaque dentaire constitue la base de la prévention de la Maladie Parodontale et du traitement de celle-ci.
Les antiseptiques permettent un contrôle de la plaque, ce qui présente un bénéfice à long terme pour la santé parodontale.

HISTORIQUE
1750:PRINGLE,
qualifié une substance capable de prévenir la détérioration de la matière organique.

XIX:s’applique à des produits capables de détruire les microbes pathogènes.
1981:AFNOR;ATS à action fongicide

DEFINITION:
Antiseptique: Anti: contre
Septikos: sepein: corrompe.
Préparation ayant la propriété d’éliminer ou de tuer les microorganismes ou d’inactiver les virus sur les tissus vivants.
Asepsie: ensemble des mesures propres à empêcher tout apport exogène de microorganismes ou de virus.
Désinfection: opération visant à prévenir une infection.
III/ les propriétés requises aux antiseptiques :
Une action germicide à basse concentration ;
Une action rapide, prolongée,
Doit être stable,
Non inactivé par les fluides tissulaires,
Ne doit pas corroder les instruments,
Doit être conservable ,
Une basse tension superficielle,
Ne pas induire une hypersensibilité
IV/ Les modes d’action des antiseptiques :
Action nécrosant directe,
Inhibition de la synthèse protéique:
- Au niveau des acides nucléiques microbien
- Inhibition des enzymes cellulaire
Action comme un poison protoplasmique .
V / la résistance bactérienne aux antiseptiques :
La résistance de la paroi de la cellule bactérienne.
les mycobactéries,
les bactéries à gram négatif,
les bactéries à gram positif.
Les virus enveloppés sont plus sensibles que les virus nus.
La résistance naturelle ou intrinsèque.
La résistance acquise.
Résistance acquise chromosomique.
VI / Classification des antiseptiques :
1 / ALCOOLS :
•De faible pouvoir bactéricide
•actifs sur les gram+, gram-
•→ Alcool éthylique 
•→ Alcool isopropylique 
•A utiliser sur la peau saine, jamais sur les plaies et les muqueuses.
2 / Les aldéhydes :
•utilisés la désinfection des milieux inertes,
• Le paraformoldéhyde : entre dans la composition des pansements, pâtes d’obturation canalaire.

3 / Les phénols :
•des antiseptiques faibles,
Les phénols chlorés : sont des désinfectants très puissants sous forme de savon.
Trésol : 3 fois plus bactéricide que le phénol, largement utilisé.
Eugénol et eugénate : très utilisés dans les ciments provisoires, ils ont un effet antiseptique non négligeable.

4 / Les acides :
Les acides lactique et phosphorique, servent à ajuster le PH du produit à une valeur supposée favorable pour l’antisepsie.
5 / Métaux lourds et dérivés :
Certains métaux ont un effet bactéricide, mais à spectre limité.
Sel de mercure : il représente l’essentiel de cette famille – mercurochrome de 1 à 2 %.
6 / Halogène :
a- Dérivés chlorés
Hypochlorite de sodium et de potassium : il est utilisé pour l’irrigation canalaire.
Solution de Dakin : utilisée pour l’irrigation des plaies.
b- Dérivés iodés :
7 / Les oxydants :
L’eau oxygénée : largement utilisée en solution aqueuse.
Peroxyde de sodium, de calcium et de magnésium : utilisé dans la stérilisation de l’eau et la composition des dentifrices.
Le permanganate de potassium : bactéricide à concentration élevée, mais agressif pour les muqueuses.
8 / Dérivés arsenicaux :
•Activité antiseptique limitée :
•utilisé dans la composition de l’anhydride arsénieux.
•utilisé dans la composition des dentifrices.
9 / Tensioactif :
Tensioactif anionique : sous forme de savons et de dentifrices.
Tensioactif cationique : sous forme de bains de bouche.

10 / Carbanilides : solution de 1-2 % pour l’asepsie cutanée.
11 / Biguanides :
Chlorhéxidine: largement utilisée en parodontologie.
Hexamidine : utilisée dans l’antiseptique cutanéo-muqueuse.
Hexitidine : très utilisée en parodontologie.
12 / Essences et dérivés végétaux :
On l’utilise en bains de bouche, combinée avec le chlorure de zinc.
VII/ Critère de choix d’un antiseptique
•le spectre d’action : efficacité antibactérienne, antivirale et antifongique ;
•la température
•le PH
•rapidité d’action et rémanence :c’est l’effet anti-microbien d’un antiseptique persistant sur la peau.
•toxicité et tolérance.

VIII / Les antiseptiques les plus utilisés en parodontologie
1 / Chlorhexidine :
Spectre d’action :
•Bactéricide ;
•Virucide sur HIV et virus de l’Herpès,
•Fongistatique,
•Active in vitro sur le Porphiromonas
Gingivalis, Prevotella Intermedia et AAC.
Effets secondaires :
•Coloration noirâtre des dents, de la
langue et de certaines obturations
•Desquamation de la muqueuse
•Perte ou modification de goût après
10 – 15 j de l’application quotidienne

2 / Hexitidine :
une activité bactéricide à 0,1 %
sur les bactéries aéro-anaérobies
de la flore buccale.
son action est moindre que
celle d’autres antiseptiques et
sa durée d’action est limitée (environ 3 min).
3 / Ammonium quaternaire :
actifs à faible concentration, contre les bactéries, les champignons et les virus.
Leur activité est antagonisée par les savons.
Leur efficacité est accrue par l’alcool.
4 / Sanguinarine :
possède le pouvoir d’adhérer à toutes les surfaces pendant plusieurs heures.
Le mécanisme d’action consiste en une altération des surfaces bactériennes, entraînant une réduction de l’agrégation et de l’adhérence.
Pouvoir bactéricide important sur les cocci gram+.
5 / Alcool iodé :
l’activité bactéricide très rapide.
In vitro, l’iode est bactéricide, sporicide, fongicide et virucide.
Activité sur les gram+ et les gram-.
Antagonisme avec les composés soufrés et les dérivés mercuriels.
6 / Eau oxygénée :
C’est un bon hémostatique ;
En plus de son action chimique, une action mécanique qui aide au débridement des tissus nécrotiques.
Peut s’utiliser en bains de bouche, en application locale, mélangé à du bicarbonate de soude qui potentialise son action, ou en irrigation sous gingivale ;
l’irrigation d’eau oxygénée à 1 % est moins efficace que la chlorhexidine à 0,12 %.
7 / Bleu de méthylène :
Bonne efficacité contre les gram+ ; inconstant sur les gram- et les champignons.
Aucune action sur les spores et virus.
Utilisé en collutoire associé à la glycérine pour le traitement des stomatites ulcéreuses ou en solution pour badigeonnage.
8 / Alcool éthylique :
Très bonne efficacité sur les bactéries gram+ et gram-.
Action inconstante sur les champignons et virus.
Antagonisme avec les phénols.
Synergie avec les anioniques.
9 / Phénols :
La listérine :
•C’est un bain de bouche ,antibactérien à large spectre qui retarde la formation de la PB supragivale.
•son utilisation à long terme est sans complication.
Le triclosan :
•une activité anti-microbienne à large spectre
•propriétés antiplaques sans effets secondaires
•une bonne rétention orale après brossage.

10/ Betadine: 10% 125 ml
un déséquilibre de la flore microbienne normale de la CB+un risque de diffusion bactérienne ou fongique.

IX/ Mode d’utilisation des antiseptiques en parodontologie.
1 / Désinfection :
Ceci se fera par badigeonnage avec de la teinture d’iode et de la chlorhexidine à 0,02%.
2 / Dans le traitement d’urgence :
GUN-PUN :
•écouvillonnage à l’eau oxygénée à 30 vol ;
• l’oxygène libéré perturbe le métabolisme bactérien
•Hémostase pour les gingivorragies
•Débridement des tissus névrosés : bain de bouche à l’eau oxygénée.
Abcès parodontal :
•Incision et drainage de la collection purulente ; un lavage à la chlorhexidine est judicieux, il aide à l’extériorisation du pus.
Syndrome du septum :
•Curetage de la région inter dentaire, puis mise en place d’une boulette de coton imbibée d’eugénol.

3 / Bains de bouche :
•Chlorhexidine : 2 à 3 fois par jour pdt 10 j
•Hexitidine : 2 à 3 fois par jour pdt 10 j
•Sanguinarine 
•Chlorure de cétylpyridinium (Alodont)
•Listerine
•Triclosan

4 / Irrigation sous gingivale :
Indication :
•Pour pallier aux limites de surfaçage radiculaire, et potentialiser ses effets dans les poches parodontales inférieures à 5 mm
•Cas de poches profondes où la chirurgie est contre-indiquée
•Désinfection des poches avant la thérapeutique chirurgicale
Produits utilisés :
•Hexitidine
•Eau oxygénée
Méthode :
• A l’aide d’une seringue à embout plastique, de la mousse introduite
•jusqu’au fond de la poche.
•Des dispositifs « hydropulseurs » permettent de propulser l’antiseptique au fond de la poche.

5 / Antiseptiques à libération lente :
le digluconate de chlorhexidine porté par une lamelle haute concave faite de gélatine.
On les manipule avec des précelles classiques et on les pousse dans la poche à l’aide d’une sonde parodontale.
La concentration efficace du produit se maintient pendant 12 j.
Actuellement, on utilise un autre moyen à libération lente, la chlorhexidine, incorporée à une concentration de 10 % dans les plaques bases acryliques des prothèses amovibles chez les patients édentés partiels.
6 / Antiseptiques incorporés au dentifrice :
Sels de métaux lourds :
•Leur utilisation en bains de bouche pose des problèmes de stabilité, c’est pour cela qu’on les trouve dans les pâtes dentifrices
•Les principaux métaux utilisés sont : le citrate de zinc, d’où inhibition de l’activité protéolytique bactérienne.
•Brossage à l’aide d’antiseptiques : KEYES préconise l’utilisation d’antiseptiques déposés directement sur les brosses ; il s’agit d’un mélange d’eau et de bicarbonate de soude.
7 / Sprays, gels, chewing-gum et vernis .
On tiendra compte du tableau clinique de notre pathologie, de son diagnostic bactériologique, et des propriétés de l’antiseptique dans le but d’aboutir à une guérison et non pas à des aggravations.
Abrégés de pharmacologie.
M. Moulin, édition 1990
Pharmacologie – Odontologie. Masson

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