vendredi 18 mars 2011

traitement fonctionnel mecanique

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traitement fonctionnel mecanique

La thérapeutique fonctionnelle est définie par MUZY comme étant le développement harmonieux des arcades dentaires par la stimulation de toutes les fonctions qui peuvent y concourir ; elle se propose par les seules forces naturelles musculaires de corriger des dysmorphoses maxillo-mandibulaires et dento-alvéolaires.
Il semblerait, en effet, selon MOSS que les fonctions ont une incidence sur le développement crânio-faciale. Cet auteur a noté des relations physiologiques entre les muscles masticateurs, les réflexes parodontaux et la fonction occlusale. Toute déficience au niveau de cet équilibre conduit à des désordres morphologiques. La thérapeutique fonctionnelle aura pour rôle de prévenir ces désordres par des méthodes non mécanique précocement, ou avoir recours à un âge plus avancé à celle dites mécaniques.
Ici, nous allons nous intéresser uniquement aux thérapeutiques fonctionnelles mécaniques, utilisant différents appareillages.
II) Fonctions physiologiques et dysfonctions :
1) Déglutition :
Dés les premières années de la vie, l’enfant adopte une déglutition caractérisée par l’interposition linguale entre les
Arcades, avec contraction des muscles péribuccaux.
· Physiologie :
Avec l’apparition dentaire l’enfant va évolué vers une
déglutition dite secondaire ou adulte, celle-ci sera caractérisée par :
- lèvres jointes sans contraction.
- des arcades dentaires en contact.
- un appui lingual palatin, au niveau de la papille bunoide.
- arrêt de la respiration.
- arcades serrées.
- un jeu musculaire facial inerte.
· Pathologie :
La persistance de la déglutition primaire ou l’interruption de la déglutition du nourrisson devient atypique à partir de 6-7ans ; elle est caractérisée par :
-interposition linguale qui peut être antérieure ou latérale.
- appui incisif.
-contraction de la musculature péribuccale (orbiculaire des lèvres et carré du menton et parfois même contraction de la houppe du menton) donnant ainsi l’aspect d’un menton plissé ou en peau d’orange.
-incompétence labiale.
- arcade en innoclusion.
2) Respiration :
La respiration physiologique se fait par le nez, elle est caractérisée par :
-Les lèvres tendues. .
-La mandibule au repos en situation d’équilibre des muscles antagonistes.
- La langue est en position haute avec un appui palatin.
La contrainte respiratoire est une composante fondamentale de la posture linguale.
La respiration buccale est physiologique lors d’un effort physique ou d’encombrement temporaire des voies nasales, continue, est une dysfonction. La respiration mixte est beaucoup plus fréquente mais représente une anomalie.
§ Etiologie de la respiration buccale :
Elle peut être :
- anatomique : -hypertrophie des cornets.
-déviation de la cloison nasale.
- inflammatoire : -hypertrophie des amygdales ou de la muqueuse nasale.
-présence de végétations.
Ces enfants sont poly allergiques, à partir de l’adolescence ils commencent à présenter un fascié caractéristique dit :
« Le syndrome de la face longue »
§ Clinique : elle est caractérisée par :
- visage allongé.
- bouche ouverte (absence du stomion).
- nez pincé.
- lèvres sèches.
- langue projetée en avant.
- proalvéolie bimaxillaire.
- endoalvéolie maxillaire.
- sécheresse buccale favorisant les gingivites et les caries.
§ Conséquences sur la croissance faciale :
-palais étroit : insuffisance de stimulation linguale.
-lingoversion des molaires inférieures ou articulé inversé uni ou bilatéral.
-palais profond : prédominance de la croissance verticale du maxillaire par insuffisance de calage mandibule.
3) Mastication :
La mastication physiologique est bilatérale alternée sauf :
-quand il y a des dents au stade III terminal (dents mobiles douloureuse).
-carie ou syndrome du septum (réflexe d’évitement)
-douleurs dentaires.
- coefficients masticatoires différents
-mastication non fonctionnelle ou inconfortable d’un coté (ex : troubles d’occlusion)
§ Conséquence de la mastication pathologique:
-développement dentaire et maxillo-mandibulaires asymétrique lit des futures malformations, lit des troubles articulaires et parodontaux
4) Phonation :
La phonation est la première fonction à être développé à la naissance. Elle est représentée par : le cri de l’enfant.
La phonation intéresse 3 étages :
-respiratoire.
- buccal.
- glottique.
§ L’étiologie de la phonation perturbée peut être locale par lésion d’un nerf périphérique ou suite à la présence d’un corps étranger dans la cavité buccale (ex : port d’une prothèse neuve) ou générale, par atteinte d’un nerf central.
Elle peut être due aussi à :
-Une ankyloglossie limitant la mobilité de la langue lors de la phonation.
-On rencontre des troubles phonatoires chez les enfants porteurs de prothèse mais toutefois moins importants que l’enfant édenté.
§ Ces défauts phonatoires peuvent engendré :
-des défauts de la croissance des procès alvéolaires.
- des articulés dentaires anormaux.
§ Le diagnostic d’une anomalie de la phonation met en évidence un défaut des organes intéressés (les fosses nasales, le palais, la langue…)
III) Les parafonctions :
Il y a parafonction quand un organe exerce de façon prolongée ou répétée une activité qui est anarchique par rapport à celle à laquelle il se livre habituellement dans l’exercice de sa fonction.
On distingue :
- la succion digitale le plus souvent la succion du pouce.
- la tété d’un linge ou d’une tétine.
1) Succion du pouce:
Elle est physiologique dans les premières années de la vie, c’est une fonction qui débute bien avant la naissannce en intra-utérin.
· Développement de la succion du pouce :
§ Si tout va bien la succion du pouce disparaît vers 1- 1ans et ½.
§ A l’age de 2-5ans : le suçage du pouce au coucher et lors de la fatigue est une habitude normale de la petite enfance (elle est fréquemment émotionnelle).
§ De 6-12ans : au cours de cette période la persistance de la succion est un signe d’immaturité et/ou d’un comportement émotif.
· Effet sur la denture :
- Béance antérieure et latérale.
- Endoalvéolie postérieure avec des déformations du maxillaire (forme en V).
- Proalvéolie supérieure.
- Rétroalvéolie inférieure (appui incisif).
- Parfois des déformations basales (rétrognathie inférieure).
N.B: Le suçage du pouce est constamment associé a une déglutition atypique, cet habitude peut persister après l’abondons de la succion digitale.
2) La tétine :
Elle est beaucoup moins néfaste que celle du pouce. Il sera
déconseillé d’utiliser des sucettes anatomique qui modèleront les
arcades dentaires, renforçant la tonicité de l’orbiculaire des lèvres. Elle oblige également l’enfant à une ventilation nasale. Cette habitude est plus facilement abondonée que celle du pouce généralement par rééducation non mécanique ou avec des astuces.
IV) Thérapeutique des dysfonctions :
1. Traitement de la déglutition atypique :
A. Logette linguale ou écran lingual :
Pan en résine dans la zone antérieure de la plaque empêchant toute interposition de la langue. Même si l’enfant, dans un premier temps, continue à propulser sa langue, elle rencontrera alors l’écran, comme si elle aurait rencontré les incisives si celles-ci étaient dans une bonne position.
Cet écran doit être bien excavé dans sa partie interne et être complémentaire ou épouse la forme de la pointe de la langue.
B. Plaque avec perle de TUCAT :
Il s’agit d’une plaque palatine qui comporte au niveau de la papille rétro incisive une perle tournant autour de son axe pour repositionner la langue.
.
Fig : Plaque avec perle de TUCAT
C. Grille anti-langue :
Faite d’une plaque linguale avec arc vestibulaire, deux crochets de rétentions (Adams), avec au niveau des faces linguales des incisives supérieures des ondulations qui s’opposent à la position protrusive de la langue.
GRILLE ANTI LANGUE
GRILLE ANTI LANGUE
D. Plaque avec des ailettes :
Latérales postérieures pour corriger l’interposition linguale postérieure.
APPAREILLE AMOVIBLE
Fig : APPAREILLE AMOVIBLE
AVEC AILETTES BILATERALE
E. Enveloppe linguale nocturne :
Indiquée dans toutes les dysmorphoses d’origine linguale car elle agit en tant que rééducateur fonctionnel et correcteur dento-alvéolo-maxillaire par suppression des forces malformatives.
Il s’agit d’une plaque palatine comportant deux crochets de rétention avec un écran au niveau des faces palatines des incisives supérieures pour créer ce qui ressemble à un tunnel permettant d’isoler la langue de tous les appuis anormaux. L’enveloppe linguale sans crochet favorise la rééducation de la posture linguale.
Au début pour ne pas décontenancer les patients par le faite que l’appareil ne tien pas en bouche, les crochets sont conservés quelques jours voir quelques semaines. Puis ils sont enlevés.
Enveloppe linguale nocturne Enveloppe linguale nocturne
SANS CROCHETS AVEC CROCHETS
F. Pique langue fixé ou berceau lingual :
Sur des bagues au niveau des 16 et 26, le pique langue se situ derrière les incisives supérieures. Dispositif formellement déconseillé par les pédo-psychiatres vue les traumatismes qu’ils causent chez l’enfant.
Pique langue fixé ou berceau lingual
2) Traitement de la respiration buccale :
Le traitement de la respiration buccale est basé sur la rééducation non mécanique cependant il existe quelques appareillages ; on en cite la plaque vestibulaire perforée (fig1)et l’activateur de MACARY (fig2). Les orifices de la plaque vestibulaire sont obstrués progressivement afin de remplacer la respiration buccale pathologique par une ventilation nasale normale.
PLAQUE VESTIBULAIRE ACTIVATEUR DE PLAQUE VESTIBULAIRE ACTIVATEUR DE
fig1. PLAQUE VESTIBULAIRE ACTIVATEUR DE
PERFOREE MACARY
3) Traitement de la mastication :
Il n’y a pas un dispositif traitant la mastication défectueuse, son seul traitement consiste en la suppression de l’étiologie (remise en état de la cavité buccale, compenser l’édentement et régler l’occlusion).
4) Traitement de la phonation :
Le traitement de la phonation dépend du traitement de la déglutition (la posture linguale) et de la respiration.
V) Thérapeutique des parafonctions :
1) Thérapeutique de la succion du pouce ::
L’appareil amovible a une efficacité relative mais nécessite la motivation du patient.
On utiliser la grille anti langue qui est également une grille anti pouce, l’enveloppe nocturne de BONNET, la logette linguale, le principe est de créer un obstacle entre le palais et le pouce.
v D’autres appareils :
§ Appareil de BIONATOR :
Ø Ils sont conçus pour normaliser les fonctions des lèvres et de la langue et pour éviter la succion du pouce et renforcer la respiration nasale.
Ø Utilisé pour effectuer des corrections dans le sens vertical.
Ø Ils sont faits de sélicone et ils ont l’effet chewing-gum ainsi il corrige parfaitement les supraclusions.
Appareil de BIONATOR
Appareil de BIONATOR
Appareil de BIONATOR
Fig. : Grille anti-pouce
Grille anti-pouce
§ Plan incliné rétro incisif :
Pan de résine confectionnée sur plaque palatine après repositionnement antérieure mandibulaire. Joue le rôle de guide sagittale de la mandibule en bloquant la mandibule dans une position en avant et désocluse les segments postérieurs.
VI) DISPOSITIFS AGISSANT SUR LA MUSCULATURE :
1) LIP BUMPER :
A. Définition :
Dispositif fonctionnel qui supprime l’influence néfaste de la lèvre inférieure ; il en existe 2 types : amovible et fixe.
B. Description :
· Amovible : sur plaque linguale un arc vestibulaire a 3ou 4mm des incisives sur lequel adhère un bondeau de résine.
· Fixe : c’est un arc au 10/10ème de mm recouvert d’une gaine en plastique antérieurement et soudé aux bagues sur 36 et 46.
C. Indication :
Utilisé en denture mixte ou adolescente jeune (11-12ans) de port continu, en dehors du repas et du brossage ;
Il va permettre:
-la version vestibulaire des incisives inférieures d’origine fonctionnelle (forte tonicité ou succion de la lèvre inférieure).
- conservation de l’espace de la dérive mésiale.
-moyen d’ancrage inférieur en méthode de multibague.
LIP BUMPER LIP BUMPER
FIG.1: LIP BUMPER FIG.2: LIP BUMPER
Fixe en amovible
2) LES ACTIVATEURS :
Ils sont appelés activateurs du fait qu’ils activent la croissance condylienne en sollicitant les muscles corrigeant ainsi les décalages sagittaux.
Ils sont dits fonctionnels par la fonction musculaire qu’ils induisent, surtout si la dysfonction a accentué le décalage des structures osseuses ou y est associés, sont également orthopédiques par la correction des rapports maxillaires.
Ils sont portés surtout la nuit en rapport avec la sécrétion des hormones de croissance qui est maximale à ce moment la.
A. Indication :
-Indiqué dans la malocclusion de cl II /1 et même dans la cl II/2 après que l’obstacle de la rétroalvéolie soit levée.
- et en cas de supraclusion.
B.Contre-indications :
· chez les sujets à face longue puisqu’ils augmentent davantage l’étage inférieure de la face longue.
· chez les respirateurs buccaux.
C. Effets biologiques des activateurs :
· favorisent la croissance condylienne et repositionnent la mandibule en avant et vers le bas.
· ils ralentissent la croissance du maxillaire.
· ils freinent l’égression de incisives et favorisent celle des molaires.
· ils provoquent une vestibuloversion des incisives inférieures et la palatoversion des incisives supérieures.
Il existe plusieurs activateurs mais dérivent tous du monobloc de ROBIN.
Monobloc de ROBIN Monobloc de ROBIN
Monobloc de ROBIN
D. Différents activateurs :
a) Activateur d’ANDERSEN :
v Description :
Il comporte :
- Une plaque palatine en résine se prolongeant à l’arcade inférieur et englobant les faces triturantes et même jusqu’à
2 mm des faces vestibulaires des dents des secteurs latéraux inférieures. elle englobe aussi le secteur incisivo-canin inférieur en cas de légère proalvéolie , elle est réalisée après hyper- propulsion mandibulaire enregistrée avec une cire d’occlusion dite corrigée et mise en articulateur, il existe une surrélévation latérale de 2-3mm au de là de la position de repos.
-Des éléments de rétention tel un bondeau vestibulaire antérieurement et des crochets Adams postérieurement.
Fig. : ACTIVATEUR D’ANDRESEN
ACTIVATEUR D’ANDRESEN
b) Activateur AVEC FORCES EXTRA-BUCCALES :
C’est un appareillage orthopédique mixte comportant un dispositif de type activateur et une force extrabuccale conjointe.
v Description :
Il est comme le précèdent mais doté d’un arc facial enrobé dans la résine au niveau antéro-inférieure, les branches externes sont courtes, leur inclinaison peut être modifiée, en moyenne elle est de 45° par rapport au plan d’occlusion.
La force est délivrée par des élastiques tendus à partir d’un casque péricrâne cette force étant de 700a 800g.
Activateur AVEC FORCES EXTRA-BUCCALES Activateur AVEC FORCES EXTRA-BUCCALES
ACTIVATEUR AVEC
F.E.B
ACTIVATEUR AVEC F.E.B
Activateur AVEC FORCES EXTRA-BUCCALES
c) Hyperpropulseur de Bassigny :
v Définition :
Dispositif bimaxillaire amovible permettant a placer la mandibule en propulsion continue.
v Description :
L’appareillage est composé de deux plaques amovibles comportant :
§ Au maxillaire: une plaque palatine avec un bandeau vestibulaire en résine, des crochets mesiaux et des pointes inter-dentaires pour une bonne rétention de la plaque et, des barres de MULLER placé obliquement vers le distal, le plus postérieurement, en regard des faces palatines des dents de 6ans.
§ A la mandibule : soit une goutière avec des crochets distaux, des pointes interdentaires, à un recouvrement d’environ 2mm de la face vestibulaires des incisives et des canines, soit un bondeau vestibulaire enrobé de résine.
Par ailleurs des plans de glissement métalliques enrobés dans la résine au niveau lingual adapté à l’orientation des barre de MULLER et laissant un léger jeu en latéralité permettant à la mandibule d’être constamment en propulsion forcée.
La surélévation est minime parfois même inexistante.
Il est possible d’adjoindre une force extrabuccale sur des crochets Adams comportant des tubes soudés.
Le port de l’appareil doit être continu et sa conception ne doit pas gêner la phonation du patient.
v Indication :
- Retromandibulie avec croissance de type rotation antérieure et supraclusion modérée.
HYPERPROPULSEUR DE BASSIGNY HYPERPROPULSEUR DE BASSIGNY
HYPERPROPULSEUR DE BASSIGNY
HYPERPROPULSEUR
HYPERPROPULSEUR
VII) CONCLUSION :
La rééducation mécanique constitue un bon moyen thérapeutique mais il convient de bien motiver le sujet car la plupart des causes d’échec du traitement viennent du sujet lui même comme :
- le non respect des instructions (le port inconstant de l’appareil).
- L’abondons du traitement.
- Absence de suivi en poste thérapeutique.
VII) BIBLIOGRAPHIE :
Ø Manuel d’ODF de BASSIGNY.
Ø Orthodontie précoce en denture temporaire de FELLUS.
Ø La thérapeutique en ODF de Dr S. LARABA.
Ø EMC d’ODF 2008 (orthopédie fonctionnelle).
Ø et sur le net les site suivant :
Orthodontic-fr.
Labo-orthodontic.fr.

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